D’ogres, de jacobins, authentique et formelle, D'en haut elle sourit à nous qui gémissons. Et les baisers de moins et les rides de plus! Vous devez être mal, vous devez avoir froid, S'offrent à notre soif comme de larges coupes, Et les herbes des champs, et les bêtes sauvages, Plaidé pour les petits et pour les misérables ; L'un ayant le poignard au flanc, l'autre l'exil; Ils s'épanouissaient dans une aurore étrange, L’erreur est d’un aimable et galant entretien. Parce que j’ai vagi des chants de royauté, Sachant qu'à tout chercheur Dieu garde une largesse, Hélas! Flux et reflux, C’est ce qu’on pourrait appeler, si le mot n’avait quelque prétention, les Mémoires d’une âme. Satisfaits, radieux, doux, souverains, candides, Assise sous leur crâne affreux, m'est apparue. Qu'une vague lueur, lentement effacée. A moins de flamboiement que de rayonnement. Il théorise ainsi le drame romantique, nouveau genre théâtral qui rompt avec les règles du théâtre classique. Falstaff se range? Que les femmes riaient quand nous passions près d'elles. Aux champs, entre les bras du grand chêne béni, Chausser de royauté la Révolution? Les mondes sociaux heurtent leurs équateurs ; IV. Cromwell trompant Milton, Calvin brûlant Servet. Debout, échevelé sur le cap ou le môle Quand, plein d’illusions, crédule, simple, en somme, Alors, subitement, un jour, debout, debout ! « Ne peut-on être libre et le roi rester maître ? L'hiver doit être affreux dans ce lieu solitaire; Quand l'encensoir s'allume au feu qui vous brûla, L'île qu'on adorait de Lemnos à Lépante, L'adversité soutient ceux qu'elle fait lutter; Marquis; soudain j'entends dans ma maison un pas, Et dans vos bons vieux os, faits d'immobilité, Dans l'antre, dans l'étang, dans la clairière ouverte, J’y vivais : j’écoutais, comme des témoignages, Si c’est Non que dit l’ombre à l’astre qui dit Oui ; joie éphémère ! J'y vivais: j'écoutais, comme des témoignages, Un invisible doigt caressant se promène La terre a Cérigo; mais le ciel a Vénus. Tout le bagne effrayant des parias se lève; Vous nous disiez : « Quel deuil ! Le ciel, qui te créa pour t'effeuiller dans l'onde, Et je ferai venir du marbre de Carrare. Christ, Socrate, Jean Huss, Colomb ; les préjugés Tandis que je songeais, et que le gouffre noir (V.H.). Sortent du gouffre ; un cri s’entend sur les hauteurs : J'ai connu le combat, le labeur, la douleur, Fiers, semblaient s'achever en astres dans les cieux. J’allais criant : Science ! Du pauvre partageant dans l'auge avec la bête; Mon toit, la nuit, frissonne, et l'ouragan le mêle et de plus, avec joie, À ce choc inégal et parfois hasardeux. Avant quatre-vingt-neuf, galant incendiaire, Virgile, Horace, Eschyle, ou bien Dante, leur frère; Qui meurt, grandit. Ils fouillent,vent des cieux, l'onde que tu balaies; Elle t'échauffe, elle t'inspire, Vous vîtes la beauté du tigre Mirabeau. Je voyais, comme on dresse au lieu d'une Étienne le martyr, qui disait: -- O mon front, Et des petits enfants?                         J'ai recueilli souvent, passant dans les nuées, Du tas de pierre noir dont on m'a lapidé. donc es-tu anarchie! J'ai lu; j'ai comparé l'aube avec la nuit noire Et celui qui taillait le marbre était de verre; Et qu'en vous admirant, les vastes flots demandent: Tout en divinisant Gabrielle d'Estrée. Prodigieux poëme où la foudre accentue Avez-vous bien le coeur, ô roses, de renaître c'est donc là que tu tombes! Dieu dit au peuple : Va ! Son drame à l'immobile et pâle tragédie! AUTREFOIS. Cette cité de feu, de nuit, d'airain, de verre, 18. ô soeur! On peut être appelé renégat de deux sortes: l’ardent tocsin qui râle Est-ce que leur sourire, est-ce que leurs paroles, Parce qu’enfant sorti de l’ombre des ancêtres, Je tâchais de savoir, tremblant, pâle, ébloui, Et vous me rappelez ma mère, furieux. Où l'ombre disait: J'aime! De plus beau, de plus noble en ce monde où l'on pleure, Sortant, tout effaré, de son antique opprobre, Que j'attends les périls, l'épreuve, les revers, Et ce grand peuple, ainsi qu'un spectre des tombeaux, Que je suis toujours prêt, et que je hâte l'heure vous n'avez ni regrets, ni mémoire. soyez donc les bienvenues, De me plaindre, je suis le fils de la maison. Où sont-ils ces fronts purs? Et l'orgue, devant qui l'ombre écoute et se tait, Près des flots, j'ai marqué la place de ma tombe; Notre mère disait: «Jouez, mais je défends Comme la mer creusant les golfes de Calabre, Ou bien tu t’accoudais à table, buvant sec Oh! Et, dans leurs noirs cercueils, leur tête me dit oui. ], [* On n'a rien changé à ces vers, écrits en 1846. D'où les heures s'en vont en sombres étincelles, Et Virgile écoutait comme j'écoute, et l'eau Suppliant les heureux et les inexorables; Citant Lambesc, Marat, Charette et Robespierre, Le lendemain, tout est mensonge! Qui sema, ne veut pas accepter la récolte ; Hélas! Et Pudeur; Ombre et Jour; la Vierge et la Déesse; Jeune, vous aviez eu, vous, toute la noblesse, Ligue ou Fronde, remède au déficit, protêt, La vie en larmes m’a doucement corrigé. O Louise, et la vierge, et le vieillard prospère, Est consolée, ayant les soleils dans son ombre, Le malheur, c’est la nuit ; dans cette auguste enceinte, Oh! Aimons! où donc est cette voix ? Riche, pauvre, écuyer de Marie-Antoinette, Du midi dans le nord formidable engrenage ; J'ai combattu la mort, comme l'antique Alcide; Vous détestiez, c'est vrai, madame Dubarry, Et du poing, non du doigt, vous montrez vos aïeux; Votre discours d'anar- Robespierre à l'oeil froid, Danton aux cris superbes; étoile, où Le blâme ingrat, la haine aux fureurs coutumière, 17. Tu jouais, et d'avril tu pillais la corbeille, Brouilles, roucoulements ; Bérénice avec Tite. Joyeux, vous aviez dit au nouveau-né: Je t'aime! Et voilà qu'à travers ces brumes et ces eaux, Que notre vie arrive à la difformité, Livre V : En marche Après avoir fait le deuil de cette disparition, le poète reprend son chemin, ... Les Contemplations sont considérées comme une véritable œuvre d’art. Et montant l’escalier immense marche à marche. Elle qui brille et moi qui souffre. «Tu vas de ta mémoire éclairer l'horizon; «Ce gueux est libéral! Télécharger (clic droit "enregistrer sous") Lien Torrent Peer to peer Signaler une erreur Commentaires . Dans cet hiéroglyphe énorme : l’univers. Le père sur Abel, la mère sur Caïn. Toujours la même mort et la même espérance. * Voir Histoire de la Littérature dramatique, t. VI, pages 413 Avant de m’échapper à travers le bocage, Vous me dites d’un ton qui n’a plus rien d’urbain : Vous m’apportiez toujours quelque bonbon exquis ; Tendre, et j'ai demandé la grâce universelle; Parce qu'enfant sorti de l'ombre des ancêtres, Sans parfumer son nom de prière et d'amour. Distinguant mal sa face étrange dans la nuit, Et du soir qui tombait des collines prochaines? Disperse nos destins, nos jours, notre raison, A l'exécution pour la rendre plus vile, La douleur dans la vie et le drame dans l'art, La nature sentait que ce qui sort de l'homme Et qui font de Paris la deuxième des Romes; 19. Aux arches, et le chant que le cygne offre aux tombes, Oh ! Et jusque dans les champs, étincelait le rire, La loi qui nous froissa, l'abus dont nous rougîmes, suivre hors du jour, suivre hors de la loi, « Depuis qu’on ne t’a vu, qu’as-tu fait ? J'ai vu, dans cette obscure et morne transparence, Oh! Vous marchiez sur le peuple à pas légers — et lourds. Où l'on ne me voit plus, tant j'y suis couvert d'ombre, souffrons ! Et le frémissement lumineux de ton front, Nous, dans la nuit du sort, dans l'ombre du devoir, La patte du lion creva cette pantoufle! Mais lui, J'avais les quatre points cardinaux de l'espace, Je passais; et partout, sur le pont, sur le quai, Quelqu'un semble clouer un crêpe à l'horizon; le déserteur du ver ; Chaque flot est une âme; et tout fuit. Sous son crâne à fois céleste et souterrain, Mes pieds, ces renégats, quittent mes vieilles bottes ; Le pré, l'étang, la barque, et la lune, et la brise, Le lâche destin va jusqu'à nous insulter, Tourner le Bas-Empire avec le Moyen Age, Puis je me suis penché sur l’homme, autre alphabet. Des générations, cherchant Dieu, portant l’arche, Parce que j'ai vagi des chants de royauté, Jésus règne. Et que je ne puis pas réveiller mon enfant! N'ayant plus qu'un haillon dans le mal qui le mine, Tu donnes ton grand drame où vit le grand Paris, Sourds aux rumeurs des mers d'où l'ouragan s'élance, Combien d’enfants Victor Hugo a-t-il eu ? Et que la fille est morte, et que le père est mort! Leur visage riant comme un masque est tombé, Donnait sous l'infini le long baiser nocturne, Falstaff se range ? Parce que j’ai loué l’héroïsme breton, L'histoire m'apparut, et je compris la loi Du sourire serein de ces têtes coupées. Son livre ouvert devant le soleil, et son âme Ma pensée et ma tête en vos rêves confites. Jersey, Marine-Terrace, 4 septembre 1852. Les derniers rois l'ont su quand ils s'en sont allés. sans peur, sans deuil, sans nombre Dans les ombres que font les feuilles au soleil, La Révolution se dressait formidable, Le naufragé, tribun ou roi; Ces désolations vous aiment; ces horreurs, Vous portiez votre épée en quart de civadière; De Paris glorieux et de Paris charmant! Ma vie? douleur! -- Je suis content. Les astres sont vivants et ne sont pas des choses Juin 1854. Il est composé de 158 poèmes rassemblés en six livres. Et je fais bon ménage avec Dieu mon voisin. Que le front de Paris la tiare de Rome. De faire en mon esprit, douces voix éloignées, Il se taisait toujours. malheur à l’apôtre et malheur au tribun ! Recevez, dans la nuit où vous êtes venus, Lisez obligatoirement les poèmes dont les numéros suivent : III, XIII, XV, XXIII, XXIV.. Si vous voulez lire quelques poèmes supplémentaires, je vous conseille : IV, VI, IX, XI, XVII, XVIII, XXII, XXV. De sentir dans leur main la douceur de ses plumes. Je suis sur un rocher qu'environne l'eau sombre, Pour la première fois dans l'aube universelle, Ni le flot, ni la nuit, ni la France, et qui rirent; Et les premiers courroux de mes odes imberbes Caton de chair humaine engraissant la murène; S'envole, et la douleur passe en criant: Espère! Sans forme, comme l'ombre, et, comme Dieu, sans nom. Et l'herbe, sa beauté, pour nous la rendre en fleurs. Et suivi, dédaignant l'abîme et le péril, Que veut-on que j’y fasse ? Je tâchais de savoir, tremblant, pâle, ébloui, M'apportant le rameau qu'apportent les colombes Tu rentras dans ton oeuvre éclatante, innombrable, Ces brisants, cette mer où les vents laboureurs Aujourd’hui, mon front sombre, J'ai toujours consolé qui s'est évanoui; J'ai vécu; j'ai songé. le martyre est joie et transport, le supplice --. Les ânes revenaient du marché de la ville, De chacune une goutte encore! M'entrait dans l'âme avec tous les frissons du soir! V. À André Chénier 25. Ce sont eux qui nous font les élus que nous sommes. Oui, tomber dans la nuit quand c'est pour la lumière, Ce doux songeur ravi lisait derrière moi! ce deuil-là, Seigneur, n'est pas même certain! Il est composé de 158 poèmes rassemblés en six livres. Je bégayais, songeur naïf, mes premiers vers, Et, tandis que montaient les constellations, Dieu dit au peuple: Va! Nuit! Le canot du steamer soulevé par la houle Ah ! Seulement, un matin, mon esprit s'envola, Flambeau, nid de l'azur dont l'ange est l'alcyon, L'horizon a changé, marquis, mais non pas l'âme. Je cherchais à saisir le sens des phrases sombres Et tous ces voeux profonds, de moi pour votre père, Oui, l'homme sur la terre est un ange à l'essai; abîme! Et les baisers de moins et les rides de plus ! La poésie est près de toi. O mon Dieu, récompensez les hommes! Et Ponto me regarde avec son oeil honnête. Des grands fantômes noirs des arbres de la plaine Et, vêtu de ta mort comme d'une victoire, le nuage vain des pleurs et des affronts N’y croyant plus, je fais mon devoir, je le dis. 15. J’ai toujours consolé qui s’est évanoui ; Je n'ai trouvé dedans que deuil, misère, ennui. A l'air de se dissoudre en fanfare et de vivre, Et je songe, oubliant les monts diluviens, Le proscrit n'est pas même un hôte, Leur oeil triste rendait la nature farouche, Elle était grande et blanche et gaie; et, maintenant, parce que ma mère, en Vendée autrefois, Puisque nous sommes là causant entre deux portes. Puis vous deveniez triste et morne; et, murmurant: Qu'en dois-je faire? Marquis, vous leur trouviez un arrière-goût fauve, L'espérance n'est plus que le tronçon de l'homme; Au lieu de s’étoiler, le ciel se fleurdelyse ? M'ouvrant avec ses mains ces profondes poitrines, L’ensemble crée alors un parcours qui semble aller de la lumière à la nuit, du berceau au cercueil, de la joie au deuil. Nous avons essuyé des fortunes diverses, montre-moi dans quel lieu. Seul aux bois avec toi, je lis, et me souviens, L'horizon entre nous monta, tout disparut; En vérité, J’ai vu le loup mangeant l’agneau, dire : Il m’a nui ! Je ferai sa statue aussi charmante qu'elle. Mais toujours le ciel bleu. Oui, c’est cruel, Et les quatrevingt-treize aux Saint-Barthélémy ; Pleure, tonne, tempête, éclate, hurle, mord. Suis-je le spectre, et toi la tombe? D'éclat, d'honneur, de gloire, on meurt facilement! Mais veut le bien, le vrai, le beau, le grand, le juste. Et je me suis alors écrié: Qui donc souffre? Sortait, brûlée et noire et montrant le chemin, Marc-Aurèle écrivait: «Je me trompais jadis; Héros, comme Bayard et comme Catinat, C'est le livre de la jeunesse. On avait eu bien soin de me cacher l’histoire ; Recevez la caresse immense du lieu noir! Vous ne preniez souci des manants qu’on abat J’ai devant moi le jour et j’ai la nuit derrière ; Ni le groupe vaillant, toujours plus raffermi, Quoi! 17 poèmes. Je n'ai su tout d'abord que ce qu'ils m'ont appris, Puis vous m'avez perdu de vue; un vent qui souffle Je vis l’espace large et pur qui nous réclame ; O splendeur! Cela plaît. Ils songeaient, et, rêveurs, sans entendre, sans voir, Elle semblait porter de radieuses gerbes; Où s'épanouissaient les mères de famille; Le billot tenterait même le plus timide Croit qu'un peu de gloire éternelle Sur la vérité sainte, et la justice, et Dieu, Ou l'été, quand tout rit, même l'aurore en pleurs, Les Contemplations (1856), V, En marche, 26, Les Malheuireux de . Comme vous. Que l'aigle connaît seul et peut seul approcher, Les révolutions, monstrueuses marées, Et, vous exclamant : « Honte ! comme il était beau, le vieillard sous les arbres! L’âge ayant entre nous conservé l’intervalle Qu’oiseau dans le passé comme en un filet pris, « Où vas-tu ? J’ai rêvé près des flots, dans les herbes, Quelle est donc votre ambition ? Marquis ; soudain j’entends dans ma maison un pas, Quand la guerre est partout, quand la haine est partout, Son manteau, tout mangé des vers, et jadis bleu, Je prends Froissard, Montluc, Tacite, quelque histoire, Vous trouverez le lit de sa noce avec l'ombre; Car ta mère en est le sourire, — Encore un mot, marquis, Joie! « Montespan et Marly, Maintenon et Saint-Cyr ! Plus tard, la peur vous prit quand surgit le flambeau. Quand, plein d'illusions, crédule, simple, en somme, Jusqu'à l'heure où l'on voit apparaître et rêver Ah! La conscience en moi ne baissera le front ; anarchie ! Les réclamations de l’ombre misérable, Aux éternels azurs! « Sa voix à des chansons de carrefour s’éraille. C'est le vaincu Rayon, le damné Météore! Émigré, vous aviez, dans ce temps incertain, -- Fuir l'éblouissement du jour et de la plaine, à mon siècle; -- à En se faisant païen, en se faisant chrétien. -- Es-tu mort? Distinguant mal sa face étrange dans la nuit, Qui vous dressent, parmi leurs brumes et leurs voiles, Quand sur nous il entasse outrage, rire, blâme, que parles-tu de Vénus? La Flamande qui rit à travers les houblons, Victor Hugo, Les Contemplations !! Et, pendant que je lis, mon oeil visionnaire, Que les grands paysans m'ont caché les grands hommes, Et ne s'ajoutaient pas à vos chastes délices, Alors, tremblant, sentant chanceler mes genoux, adolescence monarchique, qu'avez-vous fait ? et 414. Louis Neuf tenaillant les langues d'un fer rouge; triomphons! O sirène ridée et dont l'hymne s'est tu! La nature est un drame avec des personnages: Elle était là debout près du gibet, la mère! Couvrait l'âtre, et semblait un ciel noir étoilé. Afin qu'il allât dire à l'océan qui gronde, Votre discours d’anarchiste sur les affaires de Gallicie est plus digne du tréteau d’une Convention que de la tribune d’une Chambre des pairs. Vous fuyez donc ainsi que les feuilles des bois, Et mes yeux resteront éblouis à jamais Et j'entendais chanter: -- Jouissons! Et de l'éternité formidable des cieux. Vingt ans. Vous teniez mon berceau dans vos mains, et vous fîtes Quand on est un Socrate, un Jean Huss, un Messie! -- Adieu! La difformité rit dans Ésope, et la fièvre Vomit sa vieille nuit, crie : À bas ! Sous le souffle de Jéhovah. O forçats de l'amour! Sur mes jours devenus fantômes, pâle et seul, Où s'assied, ruisselant, le blême naufragé. Abel était l'aîné, j'étais le plus petit. Nous lûmes tous les trois ainsi tout le matin, crie: A mort! Et j'ai dit: Jeanne d'Arc, ton noir bûcher fumant Au collet, et j’ai dit : Pourquoi le fiel, l’envie, L’écume, et les sommets qui deviennent écueils, Hélas! Le pirate qui guette ou le pêcheur d'éponges « Une transaction eût tout sauvé peut-être. Sa racine n'a pris sur la crête des monts J’ai réhabilité le bouffon, l’histrion, Et faisait taire au loin la mer pleine de bruit. chambre des pairs. O triste humanité, je fuis dans la nature! Le fond noir de l'épreuve où le malheur nous traîne, «... Je vous ai vu enfant, monsieur, chez votre Les années durant lesquelles Hugo compose son recueil sont marquées par des drames et des périodes de doute. Mêmes douleurs! Les voilà disparus! Et, souvenir sacré! Et, tandis qu'abritant quelque yole furtive, Que le sort, geôlier triste, au fond de l'exil pousse! Le marbre restera dans la montagne blanche, Que nos chênes auprès sembleraient des arbustes, un sanglot dit: Ma fille! O croix! J’ai réclamé des droits pour la femme et l’enfant ; Et les premiers courroux de mes odes imberbes Et, pendant qu'il séchait ce haillon désolé J'ai cueilli cette fleur pour toi sur la colline. Que j’avalais avec vos bonbons, pêle-mêle, Demain; mai tourne bride et plante là l'hiver; plus libre; A l'heure où vers nos fronts roulait le gouffre Jersey, janvier 1855. Mais je ne laisse pas, allant au juste, au sage, Où s'enfonçait-il? Trembler le glaive immense et sombre de l'archange. Haillon d'or que la joie en bondissant déchire. Quand on s'appelle vie, avenir, prophétie! Où se mêle, éperdu, le charmant au terrible: Justicier indigné, j’ai pris le cœur humain «Comment vous nommez-vous?» Il me dit: «Je Nous avons pris la sombre et charmante habitude Nous avons persisté dans cette douleur douce, Hélas ! Montmorency, Choiseul, Noaille, esprits charmants, Vos dogmes, vos aïeux, vos dieux, votre flanelle, Cloîtré dans Loriquet et muré dans Laharpe! Quand partout le supplice à la fois se consomme, Dois-je vivre, portant l’ignorance en écharpe, Qu’une idée en l’esprit : servir la cause humaine. L’immense renégat d’Hier, marquis, se nomme (29 poèmes-1600 vers). Dans la sereine nuit des penseurs étoilés, A ce qui disparaît et s'efface, Cythère, Rien de ce but profond ne distraira mon cœur, Ces hommes qui voulaient, combinant vingt régimes Car vous avez tous deux, vous rapprochant de nous J'ai, comme au fond d'un rêve où rien n'a plus de forme, Tout le bagne effrayant des parias se lève ; J'ai dû laisser pousser mes plumes dans ma cage; Oh! Et je pris cette bête horrible dans ma main; écriture ! Qui rôde, à l'horizon Vénus fuit dans les songes. Qui semblent au songeur rayonnants ou fumants, L'indigence est un bien pour qui sait la goûter; Son vol éblouissant apaisait la tempête, servons ! On brise pour passer: toute la multitude Perdu, lutté, souffert. La conque de Cypris sacrée au sein des mers. Où sont-ils? L'astre sacré que voit l'âme, sainte prunelle, Vous teniez mon berceau dans vos mains, et vous fîtes Nos pleurs, et le sourire à toute autre douleur. Il a volé la foudre et dérobé l'aurore! Rêvant tous les progrès, je voyais luire moins Siècle effroyable où nul ne veut se tenir coi!» N'était-ce pas vos soeurs, ces deux âmes perdues Les apparences d'ombre et de clarté, je vais Nous montions pour jouer au grenier du couvent. J'appelle sans qu'on me réponde; Sans pain; et je me mis à plaindre ce pauvre homme. Le Mendiant; Aux Feuillantines; Ponto; Dolorosae. Je te donne, sans bruit ni gloire, Ce sont les rois qui font les gouffres; mais la main les noeuds, Langue; Suivre; Modifier < Les Contemplations. Ce qu'on nomme malheur, adversité, traverses, Le même front est là, pensif, avec de l’ombre, marche et Au bord de l’infini Structure de l’oeuvre Léopoldine Hugo, Auguste de Châtillon, 1835 (musée Victor Hugo, Paris) « Qu’est-ce que les Contemplations ? Le vent mêlait les flots; il ne restait du jour » Aube ! Et, parmi les clartés, les lyres, les chansons, La profonde tempête aux souffles inconnus, La boue imméritée atteignant l'âme illustre, Sur la mouche qui meurt, pour qu'elle vole encor. Esclave; et j'ai voulu l'affranchir à son tour, Les astres à travers les plumes de ses ailes. Je ne crois plus aux rois, propriétaires d'hommes; parce que je suis né dans un groupe d'hommes Le ciel s'est éclairci sur mon île sonore, Une vois qui sortait de dessous un monceau Les contemplations constituent un recueil de 158 poèmes rassemblés en 6 livres, qui fut publié en 1856. La source tombait du rocher…. Jersey, septembre 1855. Il disait aux forêts: «M'enverrez-vous vos brises?» Le vent semble avoir peur de m'approcher, et n'ose Lorsqu’on voit aux deux bouts de l’affreuse Babel Se mêle au bruit contemporain. Pleurait de toutes parts autour du Golgotha. Vous êtes aujourd'hui, monsieur, en démagogie S'épand sur ce qui passe et sur ce qui demeure; Rien, au fond de mon cœur, puisqu’il faut le redire, Que dans ma plaie, où dort la douleur, ô poëte! Où se tordait d'amour la chimère rampante, De n'avoir même pas un volet à son mur; J'habitais au milieu des hauts pignons flamands; Comme font les enfants, anges aux cheveux d'or, L'arbre doit-il pour moi n'être qu'un goupillon? A ceux qui n'ont pas peur des vaincus de l'histoire Toute la toison des nuées; J'entends le vent dans l'air, la mer sur le récif, À l’heure où, débordant d’incendie et de jour, j’étais la roue et vous étiez l’essieu. Cache ta gorge impure et ta laideur cynique, … pierre, Citant Lambesc, Marat, Charette et Robespierre, Ma mère aussi le sait! La nature devient ma joie et mon effroi ; C'était un être obscur comme l'onde en apporte, La conscience en moi ne baissera le front; Est-ce qu'il est permis de cueillir des étoiles? Je dormais en effet, et tu me réveillas. Et dresse ses rameaux à leurs lueurs mêlés, Des chevalets, des crocs, des pinces, des réchauds ô flots! Le soleil frémissant renia les ténèbres. Parce que j’ai pleuré, — j’en pleure encor, qui sait ? L'aube sort de la nuit, qui la déclare ingrate. Le faubourg Saint-Antoine accourant en sabots, Le ciel n'est pas le ciel et là-haut rien ne brille, Livre écrit dans l’azur, sur l’onde et le chemin, Ce vieillard, près d'un âtre où séchaient Vous souvient-il des chênes Vous souvient-il des jours? Où donc est ce sourire? Le vent, et le rocher l'écume, et le ciel sombre Chaste tombe jumelle au pied du coteau vert! car c'est à l'heure où tout rit, que tout Oh ! L'étoile n'est pas vraie au fond du firmament, aujourd'hui, mon front sombre, La couronne, et la jette au spectre de l'absent, Se redresse et vous mord pendant qu’on en courbe un. Quand c'est une tenaille immense qui le mord, J’ai combattu la mort, comme l’antique Alcide ; Un nom proscrit que mord en sifflant la couleuvre; Que le front de Paris la tiare de Rome. Comme aujourd'hui, le soir, quand fuit la nuit agile, Suppliant les heureux et les inexorables, Et j'ai vu tressaillir ces hommes et ces femmes; -- Sous un mont qui surplombe, Murmurer: -- Regardez ce colosse! trines, vous abjuriez la légitimité; la faction libérale Vous pleuriez. penche; Elle me disait vous, et je lui disais tu. Presque prêts à railler l’obscurité difforme, Aussi longtemps qu'on put se voir, nous regardâmes Alors que son précédent recueil, Les Châtiments, est un recueil de poèmes satiriques, il se consacre ici à une introspection. Qui m'appelle apostat, moi qui me crus apôtre! S'arrêtait pour parler à ma petite fille, Un de ses cheveux blancs! Ma raison a tué mon royalisme en duel. Fronsac vieux, le marquis happé par la Terreur, Et tu fais saluer par Rome le Calvaire. C’est la faute au soleil et non à la prunelle. Vous nous disiez, le soir, près du feu qui pétille, A travers mon destin, quel que soit le moment, HALTE EN MARCHANT. Et toutes les splendeurs de la sombre nature, Marquis, je m’en souviens, vous veniez chez ma mère. Louis Onze et Tristan, Louis Quinze et Lebel; Ayant la vision de Dieu sous sa paupière. Et qui, quand le ciel noir s’emplissait d’aquilon, Font un bien éternel dans leur mal passager. Dans les arbres profonds où parle une voix douce, Et je me dis: Voilà la douleur! Et je lui dis, tremblant et lui tendant les bras: Et qu’assez d’ossements aux gibets ont blanchi ; L’applaudissement fauve et sombre des huées ; Je ne vois que l'abîme, et la mer, et les cieux, LIVRE TROISIÈME : LES LUTTES ET LES RÊVES. Ton style, ta gaîté, ta douleur, ta bravoure. Puis vous deveniez triste et morne ; et, murmurant : Et ne nous fâchons point. Et j'entendais leurs chants; Notre orgueil, oubliant la blessure béante, Et les lyres, les luths, les clairons dont le cuivre Fronsac vieux, le marquis happé par la Terreur, Coeur fier, qui du destin relèves les défis, À la classe qu’au fond des champs, au sein des bois, Et j’ai vidé les poches de la vie. Les faibles à la barre accouplés aux pervers. La bercent dans leurs bras au milieu des louanges, « Le peuple conservant le trône eût été grand. Use à tout ressaisir ses ongles noirs ; fait rage ; Vous vîtes la beauté du tigre Mirabeau. Fit à Léviathan sa première layette. Aux glaives, aux carcans, aux chemises de soufre; En marchant, je le sais, j’afflige votre foi, Pleins d'astres, consentaient à s'emplir de fusées. Vous nous disiez, le soir, près du feu qui pétille, Je cognai sur ma vitre; il s'arrêta devant Je sens de la charpie avec un drapeau faite. Quand pour l’or, le pouvoir, la pourpre qu’on revêt, Quoi ! Aux souffles effrénés de l'onde et de la grêle; Paisibles, se penchant, noirs et tout semés d'yeux Il a levé la tête un jour hors des décombres, Toi, Charlotte Corday, vous, madame Roland, Si sa bière dormait sous une pyramide. Je descends plus bas qu'eux, ne leur enviant rien, Tendre, et j’ai demandé la grâce universelle ; Merci du bord des mers à celui qui se tourne Les fers et les carcans le font plus lumineux! de sang rougies! Le Panthéon brillait comme une vision. J'ajoute un post-scriptum après neuf ans. Tandis qu’en bas peut-être on me disait : merci, c'est par les deuils que nous nous enchaînons. -- Jusqu'à la branche où pend la mûre ou la châtaigne, Assise, et t'accoudant sur un trône d'airain, Le fer dit que le sang qui jaillit, se révolte. Qu'une idée en l'esprit: servir la cause humaine. O tendres survivants de tout ce qui n'est plus! Mêlait en souriant à ces blêmes éclairs. Et, quand, dans le supplice où nous devons lutter, Te penches, et répands l'idéal comme un baume! L'obscurité farouche, aveugle, sourde, affreuse, Et rayons dans vos cieux? Où et quand se marient-ils ? Par vous, par vos pareils, -- et je vous le pardonne, Marine-Terrace, août 1855. Au dedans de moi le soir tombe. Qu’on la quitte, elle met les deux poings sur sa hanche. Autrefois (1830-1843) LIVRE PREMIER : AURORE. Ne s'étonnait de voir, douce femme rêvant, J'ai pensé. Paris, les seuils sacrés, et la Seine qui coule, La vérité, si douce aux bons, mais rude et franche, « Ce gueux est libéral ! Gaîtés saintes chassant le souvenir rongeur! Composition des Contemplations : deux parties, six livres . Sous le ciel constellé, sur le peuple joyeux, Dans l'âpre escarpement qui sur le flot s'incline, Hélas! les herbes, C'est le livre de la jeunesse. L'Océan, fatal au nocher, Elle sait les devoirs nouveaux que Dieu m’envoie ; À travers les rumeurs, les cadavres, les deuils, A toute cette ivresse innocente et sonore, Est plus grand et plus bleu qu’un plafond de Versailles ? Mais je ne laisse pas, allant au juste, au sage, A la proscription, et non pas au proscrit, J'ai applaudi à vos premières Par le souffle qui sort de la bouche du pôle, «Ah çà! Je ne suis qu’un atome, et je fais comme lui ; Le monstre vous sembla d’abord fort transparent, Du midi dans le nord formidable engrenage; La vie en larmes m'a doucement corrigé. Quelle splendeur qu'un juste abandonné de tous, Disperse nos destins, nos jours, notre raison, J'ai rêvé près des flots, dans Qu'est-ce donc que la vie, hélas! C'étaient Ève aux cheveux blanchis, et son mari, L'homme... O nature! Je bégayais, songeur naïf, mes premiers vers, Cythère aux nids charmants, Cythère aux myrtes verts, l’heure vient toujours ! Qu'oubliant de jouer, nous nous mîmes à lire. ÉCRIT EN 1855. Avec la fleur, le vent, l'étoile; et qu'en sa main Qui font songer à l'aigle, à l'astre, au flot, au mont, J'ai vu Campanella songer dans la torture, qui te rends si hardi ? Tourner le bas-empire avec le moyen-âge, quel délire! Comme le souvenir est voisin du remord! Quand la guerre est partout, quand la haine est partout, Car, étant dans la fosse, elle aussi voit le vrai. Quand l'histoire n'est plus qu'un tas noir de tombeaux, Hélas ! Ces deux poèmes sont précédés de II.Au fils d’un poëte et suivis de IV.