Je me demande pourquoi il passe du désir de garder le blanc en réserve, au temps précédent, à celui de supprimer tout blanc maintenant. C’est dans l’agir (…), que le sujet se sent exister et qu’il trouve face à la certitude de l’angoisse une certitude d’existence dans l’agir. You might also want to visit our International Edition. « Le problème de l’alexithymique ne réside pas dans la propension à décharger les émotions mais dans l’impossibilité de tolérer les affects et les informations significatives qui y sont liés, ce qui génère une incapacité à élaborer ce qu’il ressent » (Tardif, 1998, p. 28). L’excitation reste le dernier moyen pour venir juguler l’excitation, d’où des passages à l’acte visant de plus en plus directement des systèmes d’excitations sexuelles qui, paradoxalement perdent leur qualité de sexuelle à l’égard d’« objet ustensilitaire » (Racamier, 1992). Il est manifestation de ce qui n’a pu se dire et n’a pu être compris : c’est l’acting out. La symptomatologie adolescente est asymptotique de l’état limite en regard de la blessure narcissique. Il enchaîne aussitôt sur l’idée que sa mère et sa grand-mère réunissent deux pôles extrêmes : l’une attend trop de lui, dit-il, et l’autre pas assez, ce qu’il sent comme un déséquilibre. Il a alors besoin que je lui présente une « peau sonore » (Anzieu, 1985) par des interventions régulières, forme de bouclier de Persée (Pasche, 1971) pour soutenir son activité représentative face à une menace de désorganisation où se condensent de façon intolérable les sensations de vide et d’hyperexcitation. Cette allusion aux billets, à leur couleur et à leur montant lui rappelle l’argent de poche que son grand-père avait l’habitude de lui donner : un billet de x francs, de la même couleur. Elle est secondairement, au titre de la motricité en particulier, ce qui signe l’inscription psychique, la rencontre du réel et l’importance de l’autre maternel. Le chemin œdipien, ouvert par le transfert paternel dans l’acte manqué, semble tracé mais il confronte Pierre à la perte de l’hallucination de la satisfaction au profit de la représentation du désir par l’hallucinatoire : il réalise alors que ce qui est douloureux n’est pas la séparation mais le retour, dit-il. Dans le défi, l’omnipotence est soutenue par l’agir, véritable bascule hors des processus de symbolisation au risque d’un éventuel état de rage narcissique. La tâche thérapeutique consiste à susciter leur rencontre sur la scène du transfert. La mise en acte relève, donc, de l’action en tant qu’actualisation du désir. Il précise des critères négatifs : infantilisme psychique, faiblesse du jugement, défaut d’autocritique, dysharmonie entre les différentes facultés de synthèse mentale, absence de contrôle supérieur sur les réactions affectives, et des critères positifs : instabilité psychomotrice, suggestibilité, attitudes impulsives, délirantes ou confusionnelles, inadaptabilité sociales. La révélation de l’acte manqué, par un tiers le plus souvent, libère un intense déplaisir lié au vécu de passivation, notamment la honte et la colère, dont le sujet cherche à se défendre par une rationalisation en incriminant le hasard et le manque d’attention, si ce n’est par une négation. Le clinicien s’instaure d’en préciser le processus et vise à constituer une clinique de l’acte [1] (Natahi, Douville, 1999 ; Raoult, 2002a). Ce qu’elle nomme des recours à l’acte représente aussi une adresse faite à l’autre. Le champ sémantique implique une traduction théorique : on retrouvera ces diverses significations dans les multiples théorisations. l’acte de dérivation agi, centrifuge, disruptif et méconnu, qui fait trace dans le processus ; c’est le temps de l’acte manqué ; l’acte d’intégration psychique, centripète et introjectif, qui prend acte des traces et les lie dans le fantasme ; il conduit au souvenir d’enfance résolutif et à l’affect partagé par le détour du projet suicidaire. « On entend par acting l’expression et la décharge d’un matériel analytique conflictuel par le biais d’un acte au lieu d’une verbalisation » (Mijolla-Mellor, 2002, p. 15). Ainsi Archambault et Mormont (1998) font de l’acte un point de rencontre du droit et de la psychologie. Il est à la fois excitant et pare-excitant, se mettant au service de la déliaison comme de la liaison. Il réalise soudain que c’est son père qui avait pris les films et que les images portaient la trace du regard de son père sur sa mère et sur lui. L’acte manqué peut alors renvoyer à une tentative de clivage ou à une défense contre la réduction d’un clivage dans le travail analytique. Cette spirale de l’excitation, qui en traduit le caractère inélaborable psychiquement, conduit à l’activation d’éléments sensoriels : « Percevoir l’excitation du sexuel, pour ne pas percevoir l’excitation du manque à être » (Ciavaldini, 1999, p. 167). L’attention portée à la source corporelle du fantasme – qu’est la représentation d’action au sein de la dérivation – sollicite la fonction médiatrice de l’auto-érotisme qui constitue un préliminaire à la fonction médiatrice du fantasme. Je sens mais je ne suis pas là ! Il est une voie de décharge au niveau du comportement. Millaud (1998), lui, considère que le passage à l’acte est une façon de tenter de se sortir d’une impasse relationnelle et répond d’une logique interne. L’existence d’une vie psychique inconsciente, d’une importance primordiale, se révèle dans les actes dits manqués. L’apparition d’un acte manqué dans la cure peut alors indiquer un affaiblissement de la défense contre la passivité ; elle témoignerait d’un travail de l’acte à l’instar du travail de rêve (1904, p. 295). Tardif (1998) développe l’hypothèse, avancée par Chasseguet-Smirgel (1987), de la carence d’élaboration psychique dans le passage à l’acte. En effet, son retour vers les objets œdipiens le met en face du deuil des investissements narcissiques : le retour inscrit la séparation en après-coup. Il s’enfonce alors dans un mouvement mélancolique et envisage le suicide comme seule issue à ce vécu d’emprisonnement. Survient l’acte, hors scène. Je ne la lui signale que trois séances plus tard car j’attends que son contenu puisse s’intégrer dans le matériel de la séance. L’attention conjointe, en surplomb de la scène où se déroule l’action, ouvre un espace-temps qui permet au patient de percevoir celle-ci, de la décrire en détail, de façon opératoire, et de m’en permettre une représentation correspondant à la sienne. Toutefois, l’ambivalence de son désir passif affaiblit ses défenses et le confronte à l’effroi de la réalisation de celui-ci au niveau du processus analytique où il se sent prisonnier. En ce sens, l’on agit pour ne pas penser ; on passe à l’acte dans un court-circuit de la représentation. En cela l’agir doit donc être compris comme une création d’un objet de la réalité, comme séparation entre le sujet et l’Autre désirant. Et l’agir dans la cure (acting in) répond d’une élaboration manquée ou d’un défaut d’une interprétation. You are currently viewing the French edition of our site. À partir de l’étayage de cette remémoration et de son interprétation transférentielle, il précise son souvenir au-delà de la limite qu’il y avait mise défensivement : cela se passait sur un pont au-dessus de la rivière. Tardif (1998), de manière semblable, sépare acting out de transfert et acting out se rapportant aux actes impulsifs, et rapproche le passage à l’acte de l’acting out impulsif (extension). L’acte a dès lors valeur de restauration, une tentative de trouver réponse à une impasse logique, source d’angoisse. Il vient en lieu et place d’une symbolisation, il est une symbolisation échouée. Lacan (1967) va s’employer à définir l’acte psychanalytique dans sa dimension d’implication et d’engagement. L’inscription de l’acte dans une relation traduit à la fois un évitement de la perlaboration et un appel à l’adresse de l’autre ainsi défié. Quelquefois, le Moi escompte que la tension se consume spontanément et finisse par s’épuiser ; lorsque cette auto-combustion ne se produit pas, l’inconfort persiste, le vécu d’impuissance s’accentue et l’une ou l’autre des solutions évoquées par ailleurs est adoptée. La structure de l’acte manqué est alors ternaire comme celle du symptôme. Le déni comme répudiation de la réalité d’une perception traumatisante, en particulier celle de la castration, suppose un clivage du moi. Il s’impose comme un déjà réalisé, démontrant une épreuve actualisée. Il libère temporairement le sujet de l’impasse et de l’angoisse au détriment d’autrui. Les universités font face à de nouvelles contraintes financières qui se traduisent par l’introduction de nouveaux outils de management. 15Jeammet (1985) fait du passage à l’acte un court-circuit de la vie fantasmatique. Il néglige alors les travaux de Magnan, Séglas, Chaslin, Régis (Raoult, 2002a). Et c'est donc assez exceptionnel ! Le fonctionnement psychique est marqué par l’utilisation de la réalité externe comme contre-investissement du monde psychique interne. J’interviens ici sur mon trop-perçu lors du dernier règlement. Ce faire n’en possède pas moins son contradictoire dans la mesure où, par exemple, faire acte de présence c’est être pris dans le semblant d’une présence qui fait obligation. Mais que se passerait-il si quelqu'un d'autre venait le prendre et l'élever ? Il prévient bientôt toute solution de continuité entre nous en parlant sans cesse afin de ne pas avoir à attendre d’intervention de ma part. Vous avez été déconnecté car votre compte est utilisé à partir d'un autre appareil. 8L’acting out relève de la monstration ou de l’extériorisation de l’acte en même temps que de son accomplissement. Dans sa définition restreinte, l’acting out relève du surgissement d’un acte impulsif en lien avec la dynamique relationnelle. Le sens de l’acte manqué se révèle dans sa potentialité représentative et sa charge affective inconsciente : il s’agit d’un sacrifice au père d’une partie de soi-même en vue d’en recevoir l’adoubement (Bergeret, 1999) en retour et dans la crainte. Une autre perspective est avancée par la suite. Il se rapproche en cela de la conception d’Aulagnier à propos du passage à l’acte comme télescopage entre le fantasme et la réalité. Elle est décharge de la tension psychique. Ainsi était-il mis des mots sur tant de maux. Révélateur d'un sentiment mal refoulé selon Freud, l'acte manqué exprime une intention de l'inconscient, au même titre que le lapsus d'ailleurs qui, lui, est une erreur linguistique involontaire. 17Entre le surgissement de l’acte manqué et le début de l’intégration d’une relation œdipienne au père, le mouvement psychique témoigne de ce qu’un travail intense s’effectue dans l’acte manqué par le biais de son ancrage corporel. Je lui fais remarquer que ce qu’il ne supporte pas, c’est le plaisir de l’attente et des rêveries agréables dans la mesure où il le ressent corporellement. Dans l’exemple choisi, ce sens se révèle être la traduction en acte d’une problématique fondamentale sur le plan de l’identité du sujet. Kinable (1998) fait du passage à l’acte un mode spécifique de la dramatisation du fantasme inconscient, il ne vient pas en lieu et place du fantasme, il l’opérationnalise. With reference to a clinical illustration, the author considers the value of the bungled act during treatment in so far as it is an intermediary formation whose potential for representation is revealed in the work of retroaction. Ses douleurs captivent son attention car elles témoignent, selon lui, du seul reste du lien primaire sous cette forme de traces corporelles permanentes et douloureuses. « La fréquence de l’agir, des conduites marginales et délinquantes, des difficultés scolaires, des manifestations centrées sur le corps, du sentiment de vide et de morosité, la massivité de la projection (de ce qui est mauvais sur l’extérieur), de l’idéalisation à l’inverse d’un bon objet protecteur, du déni (du conflit), et enfin la fragilité de l’identité flottante autorisent à parler d’états limites de l’adolescence, plus exactement de pathologies ni névrotiques ni psychotiques (…) » (Richard, 1998, p. 39). De son côté, Aulagnier (1975) le traduit comme un débordement du monde du fantasme sur la réalité. Le présent article analyse cette notion dans le courant de la psychopathologie psychanalytique. 23La temporalité requise pour investir l’investissement comme objet (Green, 1973) et le symboliser par la métacommunication (Roussillon, 1991) désenclave la représentation motrice de son socle somatique. Le passage à l’acte peut survenir en toute structure, il ne peut être en soi pathognomique. L’acte, à la différence de l’agir, est pris dans le langage, est signifiant en tant que tel (…) L’acte présentifie la division subjective entre je et l’Autre, entre énonciateur et énoncé (…) Faire un acte implique cette reconnaissance de la division subjective, faire un acte l’entraîne à la différence de commettre un agir qui est réassurance sur une certitude d’être » (Lesourd, 2000, p. 25-26). L’autore, basandosi su un’illustrazione clinica, interroga il valore dell’atto mancato nella cura come formazione intermedia il cui potenziale rappresentativo si rivela nell’après-coup. Sa potentialité désorganisatrice, indice d’un déséquilibre entre les directions centripète et centrifuge du couple narcissisme-antinarcissisme (Pasche, 1964), nécessite un aménagement de la technique. Avec la notion de recours à l’acte, ce n’est pas le désir sexuel à proprement parler dont il s’agit mais de primauté narcissique de violence mise en place pour échapper à une menace d’existence » (Balier, 1999, p. ix). L’Agieren, verbe ou substantif, se désigne comme répétition du refoulé sous forme d’actions en lieu et place du souvenir. En étayage sur cette sensation, il repense à son projet suicidaire : il y perçoit maintenant un sens auto-érotique qu’il n’avait pas vu jusque-là. 16Le signifiant « pont » s’avère représenter un pilier-carrefour du réseau associatif. Alors que Pierre se montre très phobique devant toute allusion à une éventuelle homosexualité, il s’approche néanmoins de l’imago paternelle par le biais narcissique de l’homo-érotisme (Bergeret, 1999). Nous comprenons ensemble qu’il rejette tout procédé qui laisserait un temps de latence entre le moment du passage à l’acte et le moment de la mort. La suspension, devenue nécessaire, de la décharge motrice est assurée par le processus de pensée qui se forme à partir de l’activité de représentation » (Freud, 1911, p. 138). Le terme «déchéance' ou « acte manqué ' est définie comme une idée fausse forme de manifestation inconsciente qui apparaît dans l'expression consciente. Dans un contexte économique et dynamique critique, il surgit en dérivation du processus associatif qu’il semble “ traduire en acte ” (Freud, 1914). 20Lacan pose la distinction entre acting out et passage à l’acte, supposant une position structuralement différente du Sujet. Il y a effondrement du travail du figuratif et fétichisation du fantasme. 11Le passage à l’acte, de son côté, traduit le débordement de l’angoisse en l’absence de recherche relationnelle, en quête d’omnipotence. C'est un parasitage de l'acte normal par le désir inconscient, passant souvent pour une erreur. En quoi constitue-t-il une préforme du fantasme et en quoi représente-t-il une formation intermédiaire ? C’est le contexte clinique, l’histoire de la conduite agie, son inscription dans la dynamique psychique qui peut permettre d’en saisir le sens et la signification structurelle. Il découvre une image positive de son père qu’il avait toujours sue alors que celle de sa mère acquiert les qualités d’une mère attentionnée mais déconcertée par ses provocations d’adolescent. 9L’agir est une notion employée soit pour suspendre la détermination entre passage à l’acte et acting out (Millaud, 1998), soit pour décrire génériquement une grande variété symptomatique, par exemple chez l’adolescent. Tout acte manqué est un discours réussi. Il est défini comme réponse de l’ordre de la décharge en direction d’autrui. Il ne manifeste aucune surprise, ne fait aucun commentaire et déclare qu’il déduira sur le prochain règlement, m’annonçant inconsciemment son intention de faire un trou dans le cadre en toute légitimité. En reliant l’inconscient du patient au préconscient de l’analyste, l’acte manqué acquiert un statut de formation intermédiaire qui redouble celui de formation de compromis entre la défense et le désir. La conduite antérieure délinquante ou criminelle ne possède plus, lors de la sortie de prison, une qualité suffisante pour endiguer la tension chez le sujet. Il oppose une butée perceptive à l’hallucination par l’acte et inscrit l’interdit paternel de la réalisation incestueuse par le fait qu’il ouvre un espace de jeu intrapsychique pour la représentation du désir sous la forme hallucinatoire du fantasme. Ce qui sous-tend l’ensemble sont des scénarios actes. L’acte a valeur d’adresse au sein d’une activité fantasmatique. La défaillance de cette modalité entrave la pensée et signe la défaite du fantasme. Qu’il soit lié à une incapacité à tolérer la frustration, à une tendance à l’impulsivité, à une non prise en compte de la réalité, le passage à l’acte, volontiers conçu comme décharge motrice ou défaillance de la mentalisation, n’a pas de signification univoque. Cette dérivation narcissique ne me paraît pas seulement défensive contre le registre œdipien. À eux aussi, ce discours s’adressait. De même il précise la différenciation à opérer entre le passage à l’acte « qui opère par glissement du fantasme à sa réalisation actuelle, par incapacité de répression ou surcroît d’excitation » du recours à l’acte qui concerne la primauté narcissique de violence mise en place pour échapper à une menace d’inexistence. Dernière publication diffusée sur Cairn.info ou sur un portail partenaire, L’ACTE MANQUÉ DANS L’ŒUVRE DE FREUD, UN EXPÉDIENT, LA POTENTIALITÉ FANTASMATIQUE DE L’ACTE MANQUÉ, La fixation au traumatisme précoce et l’agrippement narcissique, L’acte d’interprétation rompt la continuité et déchaîne la dérivation par l’acte, La réaction suicidaire dérive la perception de l’acte manqué, La rencontre avec l’imago paternelle dans la dérivation corporelle, L’acte manqué répète dans la dérivation les identifications passivantes, L’ACTE MANQUÉ DANS LA CURE, UNE FORMATION INTERMÉDIAIRE. Toute reproduction ou représentation totale ou partielle de ce site par quelque procédé que ce soit, sans autorisation expresse, est interdite. L’impuissance originelle de l’être humain devient ainsi la source première de tous les motifs moraux » (Freud, 1895, p. 336). La version économique ou l’enjeu signifiant ? Je souligne en la liant la valeur narcissique de la représentation-but : la réduction de la distance vise à éteindre la douleur, et je maintiens intransitive la représentation d’action de l’attente. Nous sommes dans le champ d’une pragmatique aux facettes multiples assignée à des finalités spécifiques dans un engagement social à l’autre. » ne relève pas du sens commun pour lequel le suicide est évidemment un acte, et même un acte définitif. Le processus associatif, proche de ce que Green décrit dans la « position phobique centrale » (2000), semble buter sur le thème de la passivation en rapport avec l’imago paternelle. Bergeret (1998), à la suite de Marty, distingue trois registres de l’expression : mentale, comportementale et somatisée. Mots-clés : Acte manqué. L’acte est l’inscription signifiante ; il est la reprise signifiante de ce qui survient. D’un côté, la recherche de satisfaction et l’apaisement des tensions, posant la question de la compulsion de répétition, de l’autre la prise en compte des interdits et des limites. Mais que se passerait-il si quelqu'un d'autre venait le prendre et l'élever ? 14Pierre laisse cette piste ouverte vers la scène primitive d’où il est exclu, pour revenir à son comportement d’enfant tyrannique, expulsant ainsi la scène pour ne pas avoir à s’en sentir exclu. 9Pierre ne s’aperçoit pas de son erreur. L’acte est un dire qui change le sujet. La caractéristique est celle du mécanisme de l’emprise comme réponse à cette faillite objectale. C’est le franchissement d’un mode d’un fonctionnement psychique. Il commence cette séance par le récit d’un rêve où sa voiture accélère toute seule. 22La radicalisation du rejet de la représentation d’action « recevoir » par la réaction mélancolique vise à évacuer du transfert l’ensemble de la conflictualité par le meurtre de tous les constituants du fantasme. On parle par exemple de lapsus lorsque l’on appelle une personne par le nom de quelqu’un d’autre, lorsque l’on omet une négation, ou lorsque l’on remplace un mot par un autre, par exemple lorsque l’on dit à son meilleur ami qu’il est « très gros » alors que l’on voulait lui dire qu’il « très beau » ou lorsque Nicolas Sarkozy annonce qu’il veut do… En effet, l’acte manqué serait voulue inconsciemment. À cette fin, je décentre notre attention conjointe du sens de l’acte à l’agencement de l’acte lui-même : la « représentation d’action » (Perron-Borelli, 1997), en lui demandant de m’expliquer dans le détail comment il s’imagine s’y prendre pour se suicider, ce qui suppose que j’en accepte la représentation. » De surcroît, en prenant la « parole » à la place du mutique, l’acte manqué lançait à sa manière un appel à ses proches. Le terme «déchéance' ou «acte manqué' est définie comme une idée fausse forme de manifestation inconsciente qui apparaît dans l'expression consciente. 13Dans ce contexte d’affirmation de soi à travers la lutte meurtrière, il se remémore le visionnage vers 5-6 ans de films familiaux où sa mère lui paraissait tellement excitante qu’il en avait été subjugué de façon traumatique. Un travail de synthèse se révèle délicat en raison des proximités et des voisinages constants entre ces théorisations.